Demain, je serais,

Tout ce que tu n'as jamais été,

Une famille, un père,

Je sens toujours le temps passer.

Le premier jour je crains le second,

Et le second, je regrette le premier,

Mais garde l'aversion due au troisième.

Les jours se succèdent, à la fois rapides et lents.

Un jour, deux jours, trois jours,

Pétale après pétale, j'ai fini ma marguerite,

Dans laquelle je demandais, "comment serais-je demain ?"

Et dont la réponse ne venait point.

J'ai senti ma main partir,

J'ai senti le sang couler,

Je me suis senti rugir

Et j'ai vu ses larmes couler.

Je les ai vus me courir après,

Former leur ronde autour de moi,

Je me sentais bête encagée,

S'emparait de moi la fureur du roi.

Ma vie est devenue foire,

Les gens m'ont enchaîné,

Me braver devient un art :

La transe ne fait que commencer.

Ô Chronos, dévoreur de Destin !

Tes trois fileuses ont finalement coupé,

Ce cordon, lien du Malin,

Ta vie est déchirée.

Immortel tu es, tant que le sang tu bois,

Bois donc les larmes rouges,

Vampire, sinon ta vie choit ,

Car même mes ombres se mouvent.

Un ruban acajou, accent chantant :

L'Est s'observe dans les pas, Roumanie, ma polka !

Et tu me chantes tout bas, dans un soupir, un éclat.....

Le ruban acajou va-il s'envoler ?

La gitane Carmen, va lui expliquer,

Son cœur comme seul bagage, sa vie dans sa roulotte.

Éclat de peau cannelle naîssant tous les enfants,

Fuyent tous l'hermine, ils fuyent le blanc,

Mais sourissent aux Gadgos, il sourissent aux blafards.

Mon joli ton Tzigane, je ne l'ai pas volé,

Il est dans mes gênes, bien souligné,

Ma mon joli accordéon.

Les lunettes embuées,

Disparaissent peu à peu,

Et laissent place, étonnées,

À de mystérieux aveux.

Jamais plus tu ne me verras,

Ta petite larme, tu verseras,

Petite Abeille butine ailleurs,

Ne s'apporte que du malheur.