Équilibriste par hasard, fait son funambule

Dans le noir, hésite puis avance d'un pas,

Cherche un soutien, un contrepoids.

Le monde tient sur un rien,

Et la vie sur un fil, sachez-le bien

Espoirs futils.

Déchiquetée, broyée, 

Plus jamais elle ne pourra supporter,

Avachie, ébahie,

De tout le sang qui coule, sa vie

Une larme rouge tombe et, plus aucun baiser,

Elle souffre et l'assume, mais elle se tait,

Plutôt que de laisse imaginer,

Elle a sa lame, carmin parfait,

Qui se dessine sous son visage atrophié,

Elle est la vie, elle est partie,

Rejoindre sa mère, son père son pays,

Anéantie, c'est fini,

La lame s'avère difficile à oublier,

Elle recommence, elle s'y plaît

Et la spirale repart, comme endiablée,

Traversait, les années,

Une fois commencé, pourquoi s'arrêter ?

Dépassée, aveuglée,

Pour une dernière fois, va de trancher.

J'ai tout donné,

Il ne me reste rien.

Je pars donc voyager :

Je porte mon ballotin,

La parole échangée,

Avec mon mysterieux voisin

Dont le soupire excédé 

N'attend plus que demain.

Je dérive

Je soupire,

Elle m'inspire,

Je chavire.

Vois-tu,

Je m'en suis allé,

Et je pars voyager :

Tu ne me verras jamais plus,

Je ne suis que le passé.

Une ombre fugace,

Le livre est refermé,

Après seulement le Préface,

Chance non accordée.

Il était inconnu,

Mais semblait familier

On voit qu'il a vécu,

Comment lui demander ?

Je ne reconnais plus

Nos corps se sont lassés,

Sûr, plus qu'ils n'auraient dus,

Je m'en vais à jamais.